• 20 mai 2021
  • Équipe éditoriale
  • 0
DARKPAD, UN OUTIL D’AIDE À LA NAVIGATION SUBAQUATIQUE
CO-DÉVELOPPÉE PAR PILGRIM TECHNOLOGY

DARKPAD

Le projet DARKPAD est né dans l’esprit de Daniel Geffrouais, dirigeant de la SARL GLSC. Il s’agissait d’imaginer une solution ayant pour ambition de révolutionner la navigation sous-marine, de la même façon que l’application Waze a bouleversé notre rapport au GPS. La technologie utilisée dans le cadre du projet DARKPAD se révèle peu coûteuse. C’est une alternative aux solutions plus traditionnelles, comme le sonar ou le GPS. Elle pourra également être embarquée sur des outils subaquatiques.

Le projet a été labellisé par le Pôle EMC2 en 2019 et le Pôle Mer en 2020. La première étape du POC(1) a été financée par la région des Pays de la Loire au premier semestre 2020, dans le cadre du Programme “Port Innovant” à hauteur de 34 700 € pour un budget prévisionnel global de 177 600 €. Centrales Nantes, l’Université de Nantes et l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) comptent parmi leurs soutiens institutionnels et professionnels.

Après la création d’un consortium pour mettre en œuvre ce projet, celui-ci s’est transformé en entreprise pour porter le développement, l’industrialisation et la commercialisation de la solution. Cette entreprise portera le nom du projet initial “DARKPAD” et sera portée par :

  • La SARL GLSC, le porteur du projet, cabinet de gestion, suivis et logistique de chantiers qui propose également son expertise et son intervention en milieu hyperbare ;
  • Pilgrim Technology, spécialiste de l’inspection industrielle, fabricant de solutions drones et robots et adhérent du Pôle EMC2 depuis 2014 ;
  • Lybrea Consulting, spécialisé en business développement et commerce international ;
  • Ubidreams, agence digitale basée à La Rochelle et prestataire du projet lors de la labellisation.
Plongeur professionnel

Une technologie innovante

Boubekeur Boukerma, spécialiste en commerce international, explique :

“L’idée de départ, lorsque nous avions monté le projet de labellisation par le Pôle, était d’utiliser un guidage pour se déplacer vers des points d’intérêts qui étaient préalablement enregistrés ou à enregistrer. Mais également de pouvoir mémoriser, de manière géoréférencée et synchronisée, des datas (photos, vidéos, …) au fur et à mesure de la plongée, qu’il s’agisse de capteurs vidéo, d’un magnétomètre ou d’une autre technologie. Après un an nous sommes toujours sur cette ligne directrice.

DARKPAD est une solution sous-marine type ‘Google Maps’ ou ‘Waze’, un GPS sous-marin en quelque sorte. L’utilité est de pouvoir se déplacer avec la même facilité que lorsque vous mettez votre téléphone mobile dans l’eau et que vous arrivez à vous guider. En réalité, c’est un outil plus puissant qu’un téléphone mobile car on pourra y plugger d’autres outils étanches jusqu’à 60-70 mètres, comme des détecteurs de métaux par exemple.”
Plongée sous marine scaphandrier

Les entreprises à l'origine de la création de Darkpad

Anne-Marie Haute, co-fondatrice et présidente de la société Pilgrim Technology détaille l’origine du projet et l’implication de son entreprise :

“Ce projet, qui devait être conçu sous forme d’un consortium, a légèrement évolué. Nous sommes en train de déposer les statuts pour une entreprise indépendante du nom de “DARKPAD”. Elle sera constituée par les sociétés qui étaient membre du consortium, en plus d’une quatrième : Ubidreams, sous-traitante au sein du consortium et qui devient un partenaire à part entière. Le montage de la structure doit être fini courant août 2020, de façon à ce que dès début septembre 2020, DARKPAD puisse être portée plus loin à travers l’alliance de ces 4 entreprises.

Pilgrim et Ubidreams, se sont chargés de toute la partie développement de la solution qui vient remplacer le GPS. Toute la partie technologique est basée sur ce binôme. DARKPAD propose une alternative aux solutions plus traditionnelles, évitant ainsi les limites et les contraintes du sonar, du doppler ou du GPS.”

Le projet Darkpad fortement soutenu par la filière subaquatique

Anne-Marie Haute, détaille :

“L’objectif est de monter, créer le prototype avec l’aide de la région, de l’enrichir de manière à intéresser des investisseurs et qu’il soit fonctionnel en tout début d’année 2021 pour pouvoir réaliser des essais au printemps prochain. Ces essais seront réalisés, dans un premier temps, en piscine, grâce à l’Université de Nantes. Puis, dans un deuxième temps, au Centre d’essais nautiques monté par Daniel Geffrouais. Ce Centre va d’ailleurs nous permettre d’accélérer les phases de tests, c’est très positif pour nous. Enfin, nous le testerons en mer pour travailler dans des conditions plus complexes.

On a un écosystème, dans le monde subaquatique en Loire-Atlantique, qui se montre intéressé. C’est un projet qui reçoit un fort soutien du secteur professionnel sous-marin. Et, avec ce projet, nous pourrons également répondre à de nouvelles obligations réglementaires, entrées en vigueur en janvier dernier, en termes de sécurité du déploiement des équipes subaquatiques.”

À qui s'adresse le projet ?

Anne-Marie Haute, complète :

“Ce projet s’adresse dans un premier temps essentiellement aux professionnels mais ce projet vise également le marché militaire. Je pense notamment aux démineurs de Brest que nous avons rencontrés et qui sont fortement intéressés par cette solution. Mais aussi à la gendarmerie fluviale de Nantes qui rencontre d’importantes problématiques de navigation et de positionnement des équipes sous l’eau."

Boubekeur Boukerma, poursuit :

“Le marché est là, nous l’estimons, à peu près, à une vingtaine de millions d’euros sur la France. Il y a également l’Europe et nous ne visons pas uniquement les pays du littoral. Tout pays disposant de ressources aquatiques pourrait être intéressé. L’industrie est fortement utilisatrice de citernes et, même dans cet environnement, il faut être capable de se repérer. À partir du moment où il y a une retenue d’eau, une absence de visibilité et une nécessité de se situer, et de se déplacer très rapidement vers un point, le besoin de notre solution est justifié. Les sociétés ou les opérateurs qui investiront dans DARKPAD, le feront pour optimiser le temps d’intervention mais aussi la sécurité des intervenants sur le terrain.”

(1) POC : Proof of Concept

A lire l’article du pôle EMC²
Le site internet : darkpad.eu